Première instalation en rapport avec les sciences du climat, présentée dans le cadre de l’événement Midi/Minuit, en 2004, cette installation proposait une transcription artistique de ces recherches, de cette plongée dans le temps. Je me suis placée en spectatrice de ces lamelles de microscope et imaginais un bestiaire, un herbier, qui dormaient dans la glace et que nous venions rencontrer.
Les carottes de glace, collectées en régions polaires et de haute altitude, sont en effet des archives environnementales uniques car elles piègent au cours du temps des fragments d’atmosphère sous forme de bulles d’air
Te souviens-tu de la fraîcheur des flaques d’eau gelée Retenues dans un creux de roche, croustillant, pétillant Où sont-ils, encore immobiles prisonniers des fougères ?
En Antarctique, des chercheurs prélèvent des carottes de glace à la calotte des Pôles afin de scruter scientifiquement les témoins de moments saisis par la glace.
Les carottes de glace constituent d’excellents enregistrements de variations environnementales passées (température, volume des océans, niveau de précipitations, chimie et composition des gaz de la troposphère ; retombées d’éruptions volcaniques, variations de l’activité solaire et de rayonnement cosmique3, extension des déserts, feux de forêt notables, etc.
Plus la carotte de glace est longue, c’est-à-dire profonde, plus il est possible de remonter loin dans le passé. Les plus récents forages ont mis à leur disposition des carottes où des centaines de milliers d’années sont enregistrées, jusqu’à 800 000 ans pour la carotte de l’EPICA (1995-2004).